• Depuis hier soir, je fait partie des fans du film « Grindhouse », du duo Rodriguez-Tarantino. Je suis allé le voir avec mon amie Judyth, qui est sortie de la salle aussi enchantée que moi. Si vous l'ignorez, ce film est en à la fois un hommage et un exercice de style assez périlleux. Un hommage, car les deux réalisateurs ont voulu ramener à l'avant-scène une catégorie cinématographique disparue, autant que le type de salles qui les diffusait. La  grindhouse est une salle de cinéma défraîchie, moche, présentant des films les moins chers possible, les films de série B, les navets que nous voyons pas autrement qu'en format DVD désormais. Ces films étaient très souvent soit des films d'horreur très violents et glauques, ou encore des films d'actions à l'histoire très réduite, prétexte à des scènes violentes ou à des cascades aussi spectaculaires qu'inutiles. L'exercice de style des deux réalisateurs était de faire chacun un film dans le genre des grindhouses, pour donner un tout correspondant à une séance au cinéma digne de cette époque. Ainsi, Robert Rodriguez a concocté un film de zombies tarabiscoté, « Planète terreur », où nous retrouvons les clichés les plus absurdes, un ancien soldat d'élite persécuté par le shérif du coin sauve les survivants de l'attaque des zombies, à l'aide de la petite amie strip-teaseuse, dont la jambe arrachées est remplacées par une mitrailleuse...tout y est, les gros plans dégueu, les pitounes avec des armes, l'histoire absurde, les erreurs grossières, l'usure du film, la bobine manquante, etc. En effet, pour rajouter à l'effet « grindhouse », les deux compères ont pensé à tout...

     

    Tout juste avant le premier film et à l'entracte,  les réalisateurs ont fabriqué de fausses publicités de films du même genre. Voir une pub de « Machete » « Werewolves of the SS » ou encore le film d'horreur « Thanksgiving day », c'est un pur délice. Même la pub du restaurant du coin n'est pas à négliger. Ça nous amène au film de Tarantino, « À l'épreuve de la Mort », où un cascadeur assassin s'en prend à des jeunes femmes en les effrayant avec sa voiture, avant de les tuer sur la route. Nous avons eu droit également à l'exercice qu'étaient de faire un film de poursuite automobile à la façon des années 70, mais aussi à un véritable Tarantino, avec ses dialogues légendaires et ses personnages aussi bien campés que ceux dont il nous a habitué à voir dans ses films précédents.

     

    Si ce film vous intéresse, il serait préférable de ne pas l'attendre pour le voir dans le confort plate de votre foyer, mais bien dans une salle de cinéma, pour saisir toute la magie du grindhouse. Les trois heure de ce programme double passe très rapidement, c'est un bonheur dont il serait dommage de se priver.

     

                                           

     

    Parlant de bonheur...

     

    La météo nous annonce du beau temps de printemps pour la fin de semaine prochaine. Ça tombe bien pour aller marcher pour une bonne cause et pas n'importe laquelle. La marche Kyoto, pour l'espoir aura lieu dimanche prochain. Quelle activité est plus conviviale que celle de marcher pour l'environnement. Bien sûr, les détracteurs de ce genre d'activité semblent être actifs, sur les blogues et les ondes des radio-poubelles, pour vouer aux gémonies les manifestants, afin de les décourager et les amener à se replier sur leur petit confort... on va même jusqu'à assimiler les manifestations à des messes ou à des activités religieuses dignes des sectes, ou comparer l'activisme environnemental à une nouvelle forme de dogmatisme et d'idolâtrie envers la déesse Terre. Quand les néo-libéraux en sont réduits à se genre d'attaques minables, c'est qu'ils sentent le vent tourner, contre l'idée du développement et la « création de richesse » à tout prix, dont celui de l'avenir.

     

    Je laisse ici les informations sur cette marche, un petit geste parmi d'autres. Peut-être cette marche amènera-t-il à faire réfléchir ce gouvernement insensible à Ottawa, dont le leitmotiv est de nier l'évidence même. Quand nous verrons le smog d'été s'étendre sur plusieurs jours d'affilés au Québec et au Canada en dehors des zones urbaines, à l'exemple des régions populeuses du Sud ou américaines (Los Angeles), peut-être que Stephen Harper repensera à ses discours anti-environnementaux comme celui-ci...

    http://www.canada.com/story.html?id=24b534b3-32a1-4eb7-9a72-6b1b27999651

     

    GRANDE MARCHE LE 22 AVRIL 2007 À 13h30 À MONTRÉAL au parc Lafontaine (coin Calixa-Lavallée et Rachel)


    « KYOTO, POUR L'ESPOIR »



    Un peu d'histoire.

    Années 70 : Des scientifiques constatent une hausse constante et anormale des températures sur la planète.

    1997 : Le protocole de Kyoto est signé par différents pays, dont le Canada, pour lutter contre le réchauffement de la planète. Ses objectifs ne réussiront à accomplir que 10% du travail requis pour stabiliser le climat. Kyoto n'est qu'une petite première étape.

    2001 : Le rapport du GIEC (Groupe Intergouvernemental d'Étude sur le Climat) conclut que le réchauffement climatique est bel et bien réel et probablement causé par l'activité humaine.

    2002 : Les députés de l'Assemblée Nationale, unanimes, votent une résolution engageant le Québec à atteindre les objectifs du protocole de Kyoto.

    2006 : Les scientifiques lancent un sérieux avertissement : nous devons dès maintenant nous libérer de notre dépendance aux énergies fossiles sinon le climat risque de se dérégler de façon irréversible mettant en danger l'avenir de l'espèce humaine et de milliers d'autres espèces. On parle ici d'extinction de masse.

    2006 : Le rapport de Sir Nicholas Stern, ancien économiste en chef de la Banque Mondiale, explique que les coûts économiques de l'inaction face au réchauffement climatique seront comparables à ceux des deux grandes guerres et de la crise de 1929 réunies !

    Février 2007 : Le dernier rapport du GIEC conclut que le réchauffement climatique est pire que prévu et de façon certaine dû à l'activité humaine.


    ET À CE JOUR, NOUS NE SOMMES PAS ENCORE PASSÉS À L'ACTION !.

    Au Québec : contrairement à ce que le gouvernement affirme, il a été prouvé que le plan québécois n'atteindra pas les objectifs de Kyoto, loin de là !

    À Ottawa : non seulement le gouvernement conservateur renie nos obligations envers Kyoto, mais il compte permettre aux grands pollueurs d'augmenter leurs émissions de plus de 40% d'ici 2020, un véritable crime envers la planète !


    C'est pourquoi aura lieu à Montréal, le 22 avril, Jour de la Terre, la grande marche intitulée « Kyoto, pour l'espoir » initiée par la Coalition Québec-Vert-Kyoto.


    Kyoto constitue une première étape importante pour susciter l'espoir, tout particulièrement chez les jeunes, désemparés par l'inaction actuelle des adultes.


    Pour informations :

    Daniel Breton, Porte-parole de la Coalition Québec-Vert-Kyoto,

    Courriels: info@quebec-vert-kyoto.org ou marche@jourdelaterre.org

    Téléphones : 514-799-3553 ou 514-728-0116

    Sites Internet :


     


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  • La première nouvelle qui m'a éveillé ce matin n'est pas celle que vous pensez. Je me suis levé plus tôt que cet événement tragique qui s'est produit en Virginie. Aujourd'hui, il s'agit d'un jour spécial, célébré ici comme partout ailleurs, de façon plus discrète au Québec, mais de façon solennelle. Il s'agit de la commémoration de la Shoah, une journée nommée Yom Hashoah, une journée fériée en Israël, afin de souligner le martyr du peuple juif durant la Seconde Guerre mondiale. À une heure précise, les sirènes d'alertes aériennes se sont mises à hurler, pour permettre aux citoyens de s'arrêter là où ils sont, afin de se recueillir et se souvenir.

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    Nous connaissons relativement la Shoah, depuis que la planète a appris sur la monstruosité créée et érigée en système par le nazisme et le IIIe Reich, à travers l'Allemagne et les pays occupés, durant le dernier conflit mondial. Des millions de personnes ont été persécutées, arrêtées, torturées, forcées au travail et assassinées, parce qu'elles étaient d'origine juive. D'autres l'ont été pour de multiples raisons, qu'elles soient raciales, politiques, religieuses, sociales ou autres. Encore récemment, je peux voir les nombreux titres des nouveaux livres concernant cette sombre époque de l'humanité, dont on semble n'avoir pas encore saisi le sens. Il n'est pas inutile de rappeler que le livre récipiendaire du Goncourt de l'an dernier est « Les Bienveillantes », de Jonathan Littell, un énorme pavé de 900 pages, où se raconte un ancien SS ayant vécu la période des nettoyages ethniques dans les territoires occupés de l'Europe de l'Est.

     

    Ce qui m'a attristé avec cette journée commémorative, c'est cette nouvelle troublante. Le tiers des survivants de l'Holocoste vivant en Israël, soit environ 90 000 personnes sur 270 000, vivent sous le seuil de la pauvreté. Pourtant, le souvenir de la Shoah est préservé partout, des centres de documentation et des musées font connaître à toutes les populations, comme ici à Montréal, les souffrances endurées par les populations juives sous l'occupation nazie en Europe. Mais on dirait qu'en Israël, on en a oublié l'essentiel, soit apporter le soutien que mérite ces survivants, des personnes âgées et souvent seules et malades.

     

    J'ai fait une petite recherche, pour en savoir plus long sur cette situation scandaleuse. Ce que je retiens surtout, c'est l'insensibilité des gouvernements successifs en Israël, qui a obtenu des centaines de millions de dollars de l'Allemagne, en guise de réparation pour les torts commis par le IIIe Reich. Or, le ministère des finances en Israël, chargé de verser ces fonds aux survivants, laisseraient la plupart des gens sur le carreau. Cet argent serait employé à d'autres fins que de donner plus de facilité à ces vieillards de vivre leurs derniers jours. J'ai conservé quelques liens avec les sources plus près d'Israël ou des communautés juives, le débat semble dater de plusieurs années là-bas.

     

    http://www.israelvalley.com/news/2007/04/14/9807/israel-shoah-scandale-des-retraites-survivants-de-la-shoah-veulent-boycotter-la-celebration-de-yom-hashoah

    http://www.fr.jpost.com/bin/en.jsp?enDispWho=Feature%5El7884&enPage=ArticlePage&enDisplay=view&enDispWhat=object&enVersion=0&enZone=Articles&

    http://sepharade2.superforum.fr/Votre-1ere-categorie-c1/Votre-1er-forum-f1/la-honte-sur-nos-visages-t4593.htm

    Ça m'a rappelé un essai que j'ai lu il y a six ans, lors de sa parution en français. L'industrie de l'Holocauste (La Fabrique, 2001), de Norman G. Finkelstein, a valu les foudres de nombreuses autorités sur son auteur, parce que celui-ci dénonçait l'utilisation de la mémoire de la Shoah à des fins politique. Certes, il n'avait pas été de main morte, lorsqu'il s'est employé à dénoncer les responsables des différentes organisations juives chargées de demander des réparations au gouvernement allemand et à d'autres États, visés pour leur collaboration passée avec les autorités nazies. Ce que j'avais surtout retenu, c'est que la mère de l'auteur, survivante à six années de persécution et rescapée du camp de la mort d'Auschwitz, a obtenu en tout et pour tout six mille dollars US, de la part de ces organisations chargées des réparations envers les victimes. Le président de la fédération de ces organisations aux États-Unis, une homme probablement très en demande, obtient un salaire annuel de 106 000 dollars US (en 2001). C'est peut être une partie de l'explication, sur cette injustice inqualifiable.

     

    Une autre partie de la réponse provient du fait que les survivants de la Shoah, installés en Israël depuis 1953 n'obtiennent aucune aide de l'État. C'est un choix sur lequel aucun gouvernement n'est intervenu depuis, en dépit des besoins criants et des montants versés en réparation, pour ceux ayant vécu dans leur chair la barbarie nazie. C'est sur la mémoire de cette barbarie, que cet État a basé en partie son existence. Il semblerait que les politiciens israéliens ont oublié quelque chose en route. Ainsi, ils prêtent le flanc aux premiers antisémites venus accuser leur pays d'extorsion envers les États européens.

     

    Il existe une multitude d'injustices pour lesquelles on voudrait écrire quelque chose. Je ne sais pourquoi, celle-ci m'a interpellé plus que je ne le croyait au départ, lorsque je me suis levé ce matin. Je me dis que finalement, si moi, petit libraire québécois coincé dans la slush à Montréal, en cette journée d'avril, si j'ai entendu parler d'une injustice à des milliers de kilomètre d'ici, peut-être que la solution n'est pas si lointaine. Ouais, il existe aussi des milliers de gens vivant dans une immense prison à ciel ouvert, sous le joug du même gouvernement, cette prison appelée Gaza...

     

    Espérons.

     

    Presque huit ans après Columbine...

     

    Encore des morts, victimes d'un tireur fou, dans un établissement scolaire. Ça ne finira donc jamais, ces tueries menée par un ou des déments. Le massacre de Virginia Tech nous rappelle les autres massacre, comme Columbine au Colorado, ou plus près de nous, Polytechnique en 1989 ou encore le collège Dawson l'automne dernier. Je n'aurais pas de mots pour expliquer mon désarroi. Cette violence si soudaine, frappant et fauchant des gens là où ils ne s'attendaient pas de mourir, pour des raisons qui échappe à toute explication, à toute logique. Comme les victimes civiles de la guerre en Irak. Je n'ai pas plus de mots pour cela.

                            


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  • J'ai eu droit à une soirée vidéos l'autre soir, chez mon collègue Jean-François. Nous étions moins d'une dizaine, en majorité des collègues de la librairie, pour voir quelques films du répertoire particulier de notre hôte. Jean-François a une superbe collection de films d'horreur et surtout ceux dits de « série B ». Des grands classiques, dont les cinéastes Quentin Tarantino et Robert Rodriguez ont fait hommage, dans leur récent programme double « Grindhouse ». On a eu droit un peu sur le tard de la soirée (pour ne pas dire la nuit) à une parodie de film de zombies, réalisé quelque part en Amérique du sud. Du grand cinéma, pour ceux dont l'absence de goût est un critère absolu! J'admet mon plaisir coupable, c'est ce type de films que j'aime bien, parmi les divers types de films d'horreur. L'un d'eux m'a tellement plu que j'ai acheté une copie en DVD lorsqu'il a été disponible dans ce format. « Dawn of the Dead », sorti en 2004, m'avait fait réagir très fortement au cinéma, lorsque je suis allé le voir dans une salle de Lévis. J'ai rarement agrippé mon fauteuil comme cette fois-là... J'avais été le voir dans le but de me changer les idées, j'ai été servi plus que j'en ai demandé.

     

    Je laisse ici un extrait du début du film... accrochez-vous bien, si vous n'êtes pas habitués avec le genre :

    http://www.youtube.com/watch?v=ZyQK8RZOQbQ

    Et surtout l'intro : http://www.youtube.com/watch?v=rBARCCWwkag

     

    Nous n'avons pas commencé cette soirée avec des films. Notre hôte a chez lui une collection de vidéo-clips, surtout ceux des années 80, des débuts des grandes chaînes nord-américaine de diffusion de ces clips, MTV, MuchMusic et Musique Plus. On a été gâté, dans le genre. Imaginez tout ce que vous voulez, de la musique et de la mode de ces années là. Plusieurs artistes à leurs débuts, dont Madonna et son « Like a virgin », Eurythmics, Bryan Adams, ou d'autres dont on a perdu de vue depuis, comme A-ha ou Europe, ou encore d'autres dont on a vu ou on prévoit un retour, comme Samantha Fox, Hall and Oates ou Vanilla Ice, en tant que représentants du rétro des années 80. Le rétro des années 80...ça fait curieux d'écrire ça, de mon temps, c'étais les années 60...

     

    J'avoue que ça m'a donné un petit coup de vieux. On a passé quelques heures à boire et à regarder ces clips, en commentant telle fringue laide ou telle coupe de cheveux passé date, comme celle de Vanilla Ice et son toupet ou encore celle qu'arborait Robert Palmer de son vivant, dans son clip « Addicted to Love ». Revoir des vidéos de Culture Club, quand on les a vu diffusés du temps de l'engouement planétaire pour Boy George et sa bande, ça donne un sentiment curieux. Du temps où ces artistes étaient au sommet de leur célébrité, vers 1984 ou 1985, j'étais déjà voué à la contre-culture et à dénigrer ce genre d'artiste formaté pour être populaire. Je venais de découvrir Metallica, Slayer, Venom, Exodus, Possessed, reléguant ainsi mes premiers albums d'AC/DC et de Kiss au fond de mes tiroirs, ils n'étaient plus aussi « heavy ». Le punk hardcore n'allait pas arranger les choses, à la fin de la décennie, pour arranger mon appréciation très mitigée de la musique commerciale. Le plus curieux, c'est que je devinais systématiquement les noms et les titres des chansons après quelques secondes. Même si je n'ai pas aimé aucun de ces trucs de « preppies », je n'ai pas eu le choix de savoir de quoi il était question, tant ils étaient archi-diffusés partout. Comme j'étais en pleine adolescence, même dans un bled appelé Saint-Pamphile, il aurait fallu que je vive séparément dans une secte pour ignorer cette culture. Mes collègues, pour certains, voyaient de ces clips pour la première fois de leur vie. C'est là que j'ai eu le coup de vieux : moi qui ai vu tout ce beau monde, souriant et compétitifs, à leurs premières diffusions sur MuchMusic (on avait le câble à Saint-Pamphile), mes collègues avaient... ben, à vrai dire, certain n'étaient pas nés, ou étaient en bas âge! Ça m'a fait bizarre...

     

    C'est peut être une conséquence de mon travail. Je suis à l'emploi de Renaud-Bray depuis près de neuf ans, comme libraire. Comme c'est une entreprise où le taux de roulement du personnel est très élevé, des salaires trop bas ne permettant pas aux employés à temps plein de vivre facilement de leur seul salaire, une bonne partie des postes sont occupés par des étudiants, pour une durée rarement plus élevée que deux ans. D'où la présence de nombreux collègues au début de leur vingtaine parmi le personnel. Du haut de mes 36 ans et quelques, je commence à avoir un certain décalage, avec cette catégorie d'âge. Et je suis loin de m'en plaindre.

     

    Et puis c'est quoi, être jeune? Quand j'apprend ce que sont devenus un tel ou d'autres types que j'ai fréquenté, notamment ceux de mes premiers groupes de musique il y a plus d'une quinzaine d'année de cela, je préfère ma vie à la leur. Je ne me vois pas dans le cliché de bungalowpolis, enfermé avec les gadgets (et les factures) de la confortable vie nord-américaine, désengagé, vivant l'individualisme à outrance de la vie de banlieue, avec des soucis aussi primordiaux que le gazon le plus vert du voisinage et la voiture de l'année obligatoire. Du conformisme abêtissant, merci bien! Je préfère encore la vie que je mène. Pauvre, mais avec une vie pas mal plus enrichissante, avec des gens dégagé de ces faux besoins. S'il y bien des trucs qui amènent le vieillissement prématuré des jeunes de ma génération, c'est bien le consumérisme à outrance.

     

    Ça me rappelle le discours « Choose life », prononcé en arrière-plan par le personnage de Renton, dans le film « Trainspotting ». Renton justifiait son état d'héroïnomane. Si on enlève cette raison, son discours s'apprête bien à décrire ce que je ressent, devant cette obligation envers la vie de consommation qu'on semble nous imposer comme une norme de vie. On peut être en accord ou non avec ce discours, ou encore en partie. Je l'ai reproduit ici.

     

    Choose Life. Choose a job. Choose a career. Choose a family. Choose a fucking big television, choose washing machines, cars, compact disc players and electrical tin openers. Choose good health, low cholesterol, and dental insurance. Choose fixed interest mortgage repayments. Choose a starter home. Choose your friends. Choose leisurewear and matching luggage. Choose a three-piece suite on hire purchase in a range of fucking fabrics. Choose DIY and wondering who the fuck you are on Sunday night. Choose sitting on that couch watching mind-numbing, spirit-crushing game shows, stuffing fucking junk food into your mouth. Choose rotting away at the end of it all, pissing your last in a miserable home, nothing more than an embarrassment to the selfish, fucked up brats you spawned to replace yourselves. Choose your future. Choose life... But why would I want to do a thing like that? I chose not to choose life. I chose somethin' else. And the reasons?  (...)

     

                                  
     

    Armez-vous de patience, demain, c'est le retour de l'hiver...


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  • Cette grise journée hivernale a été parfaite pour une autre mauvaise nouvelle. Le cinéma Parisien, située à l'ouest de la rue Sainte-Catherine, au centre-ville de Montréal, a été vendu et fermé aujourd'hui même. C'était le lieu du Festival des Films du Monde (FFM). Malgré son côté un peu vétuste et défraîchi, on ne peut avoir que de bons souvenirs des films présentés sur ses écrans. Dans les autres périodes, le cinéma présentait des films en fin de carrière, au prix modique de 4$. Sa fermeture souligne la fin de la présentation de films en français dans ce secteur.

                              

    Plusieurs salles de la sorte ont disparues du paysage montréalais. Les nombreuses salles de cinéma de quartier, dont le cinéma Beaubien semble être le seul survivant de cette époque, ont laissé leur place pour être transformé en marchés au puce, églises ou pour d'autres fonctions. Les autres salles de dimension intermédiaire ont toutes été fermées, comme le Berri, l'Égyptien, celui à la station McGill, etc. Les cinémas-maisons et le cocooning semblent avoir eu le dessus sur la présentation des films en salle, les compagnies de diffusion se sont donc dirigé vers la construction de complexes récréatifs, comme le Paramount ou le Starcité. Ces complexe aux salles dites « performantes », très rentables, avec l'exploitation de toute l'espace possible, notamment par les chaîne de resto-comptoirs, ont poussé autant en banlieue qu'en ville. À mon humble avis, ils ont tous la caractéristiques d'être laids, froids et impersonnels.

    Nul doute que je vais m'ennuyer du Parisien, surtout quand on est un peu restreint dans son budget, comme moi. Je suis allé voir « Babel », le dernier soir où il était à l'affiche. Je prévoyait aller voir « Congorama » la semaine prochaine, ou une autre semaine. La fermeture du cinéma m'aura devancé. Heureusement que ma bibliothèque de quartier loue des films en DVD gratuitement. J'ai en main la série télévisée du « Comte de Monte Cristo ». Ça va être dans mon programme de la semaine prochaine.

    Ce soir, on a une soirée « Vendredi 13 » chez un collègue, un amateur de films d'horreur. Même enrhumé, je devrais avoir d'autres frissons...

     

    Encore des arguments pour le scrutin proportionnel

    J'ai reçu le texte suivant de la part de Paul Cliche, un des militants les plus connus pour l'établissement du scrutin proportionnel. Je l'ai trouvé très intéressant, au point de l'ajouter à mon blogue. Il ajoute des arguments nécessaires, pour contrer ceux qui veulent maintenir le mode de scrutin actuel, en remaniant la carte électorale.

    Bonne lecture!


    Une réforme de la carte électorale
    n'éliminerait pas les distorsions
    découlant du scrutin majoritaire

    Les résultats des récentes élections n'étaient pas aussitôt connus que le débat sur la réforme du mode de scrutin, qui n'a de cesse au Québec depuis quarante ans, a repris de plus belle. Les tenants du scrutin proportionnel soutiennent qu'il est le seul moyen de mettre fin aux distorsions entre la proportion de votes obtenus par les différents partis et celle des sièges parlementaires que leur attribue (ou dont les prive) le scrutin majoritaire. Ainsi, la volonté populaire exprimée dans l'urne n'est pas respectée, les partis ne sont pas représentés avec équité, une majorité de votes ne comptent pas et des courants importants de pensée ne sont pas représentés à l'Assemblée nationale. On sait en effet que ce dernier accorde une prime, parfois aberrante, au parti vainqueur afin d'assurer la formation de gouvernements majoritaires.

    Par contre, certains intervenants, dont des chroniqueurs politiques, croient que les distorsions de représentation proviennent plutôt de notre carte électorale inégalitaire où les conscriptions rurales comptent beaucoup moins d'électeurs que les circonscriptions urbaines et de banlieue. Ils soulignent avec raison le  fait qu'à  cause de la carte électorale actuelle le vote d'électeurs ruraux a deux fois plus de poids que ceux d'électeurs urbains et surtout d'électeurs habitant dans des banlieues champignons.

    Le remède à ce genre d'inégalité réside dans la mise au jour à intervalles plus rapprochés de cette carte afin qu'elle reflète mieux la vitesse de l'évolution démographique. Il faudrait surtout respecter des critères plus égalitaires. Ainsi, lors de la confection de la carte provinciale actuelle, qui en 2002 a remplacé celle de 1994, la  Commission de la représentation électorale a permis de nombreuses dérogations à la norme actuelle établissant un écart maximum de 25%, en plus ou en moins, du nombre moyen d'électeurs par circonscription. De telle façon qu'en 2007, alors que la moyenne d'électeurs par circonscription s'établit à 44 834, cinq circonscriptions dépassent la limite supérieure de 56 043 et sept sont sous la barre inférieure de 33 626. De plus, une trentaine de circonscriptions s'approchent de ces limites. On peut donc prévoir que la situation sera encore bien pire lors des prochaines élections si l'Assemblée nationale n'agit pas rapidement.


    Une illusion qui persiste

    D'autre part, les distorsions de représentation causées par le scrutin majoritaire sont d'une autre nature. Elles proviennent surtout de la mécanique de ce mode de scrutin qui permet l'élection de candidats à la majorité relative et non absolue (50%+1) ainsi que du découpage de l'ensemble du territoire en petites unités locales (circonscriptions).

    Ainsi, l'histoire démontre que même avec une carte électorale fraîchement redécoupée afin d'assurer l'égalité du vote des électeurs, les iniquités de représentation peuvent s'avérer aberrantes à cause des effets du scrutin majoritaire. Ainsi, en 1972, le gouvernement Bourassa,  venant de refuser l'instauration d'un scrutin proportionnel, a cru régler le problème des distorsions en redessinant la carte électorale selon des critères fortement égalitaires. Mais les élections survenues quelques mois plus tard, en 1973, ont été celles qui ont produit les effets les plus aberrants de l'histoire du Québec. Le Parti libéral a alors obtenu 92,7% des sièges (102) avec 54,7% des votes, soit une prime de 38%. Le Parti québécois. lui, n'a obtenu que 6 sièges (5,5%) avec 30,2% des suffrages.

    Une simple réforme du découpage électoral, même si elle hautement désirable, ne suffirait donc pas à régler les problèmes découlant du scrutin majoritaire. Cette conclusion est endossée par le politicologue Louis Massicotte qui, dans son étude sur la révision du mode de scrutin au Québec, a démontré, grâce à des simulations, qu'une carte électorale fortement égalitaire n'aurait pas empêché l'anomalie qui s‘est produite en 1998 alors que le PQ a conservé le pouvoir même s'il a obtenu moins de votes que le Parti libéral renversant ainsi la volonté populaire. Il est surprenant que des chroniqueurs politiques chevronnés persistent encore aujourd'hui dans cette illusion.

    Paul Cliche, politologue


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  • Je n'avais pas encore écrit sur la dernière nouvelle en importance chez Renaud-Bray. Peut-être que ça me tentais guère, j'ai l'impression de me répéter sur mon blogue. Déjà, dans les deux derniers mois, une partie non négligeable des employés de l'entreprise ont subi des coupures dans leurs heures travaillées, certains ont même perdu leur emploi. Lors de cette annonce, l'entreprise avait assuré qu'elle ne fermerait pas d'autres succursales cette année. Or, trois succursales ont disparues ou vont disparaître du paysage sous peu. J'avais écrit sur celle de Place Québec, une petite succursale négligée au centre-ville de Québec. Le fiasco de la transformation de la succursale de la rue Saint-Denis, en un commerce d'écoulement appelé « Le Temps des Livres », aura amené l'entreprise à annoncer sa fermeture mais celle-ci a été retardée, on ne sait pourquoi. Et finalement, la semaine dernière, c'est la succursale du Village, située sur la rue Sainte-Catherine est, qui va fermer ses portes à son tour.

     

    Les employés de l'endroit ont reçu la nouvelle comme une masse dans le front. En janvier, l'entreprise avait délégué son équipe commerciale, ses soi-disant spécialistes du marketing, pour réaménager les sections. Il semblerait que l'effet était surtout de faire croire aux employés et aux clients de la viabilité de cette succursale. Pourtant, les employés n'étaient pas dupes, le propriétaire du bâtiment est venu à quelques reprises dans la succursale, pour faire des visites. C'est lorsque la direction a été mise devant le fait établi par le syndicat, le local allait être loué à la Banque Laurentienne, qu'elle a finalement admis la fermeture de l'endroit.

     

    Encore une fois, cette fermeture démontre la faillite de la direction commerciale de l'entreprise, dans son obstination à imposer partout le même type de produit, plutôt que chercher à laisser une moindre autonomie aux succursales. L'uniformisation aura eu raison de cette succursale, boycottée en partie par la clientèle gaie et lesbienne. En effet, il y a trois ans, cette direction commerciale avait démantelé la section de littérature gaie, sous un prétexte boiteux. Je reprend l'explication de madame Morency, la relationniste de l'entreprise, pour expliquer cette mise au pas de la succursale : « Les petites madames qui travaille à Radio-Canada ne devraient pas aller chercher leur Michel Tremblay dans une section gaie ». Le spécialiste de cette section, ayant appris son démantèlement à son retour de vacance, est tout simplement passé chez la concurrence, possiblement avec sa clientèle. Du coup, la succursale a subi une baisse important de son achalandage et n'a plus été rentable. Contrairement à ses début, où deux librairies indépendantes avaient fermé leur porte, peu après l'arrivée de Renaud-Bray dans ce quartier, c'est l'implantation de deux autres librairies indépendantes et spécialisées qui ont achevé la désertion de la clientèle à cette succursale.

     

    Cette fermeture est la dernière, dans la restructuration de l'entreprise. Du moins, c'est ce qui est écrit dans le communiqué de Renaud-Bray. Je n'y crois pas. Cette manie du secret et de la dissimulation ne laisse pas beaucoup de marge à la confiance envers la direction. Je me souviens de la prétention de Pierre Renaud, qui répondait aux journalistes, lors de l'ouverture de la succursale de la Place Ville-Marie, l'automne dernier. Il affirmait que « la bonne humeur était revenue dans les succursales », un an après le conflit de travail. Avec les coupures d'heures, les fermetures et les pertes d'emplois, il aura beaucoup à faire, dans les prochain mois, pour rétablir la confiance. Mais peut-on croire vraiment à ce rétablissement? Depuis le temps où la direction a choisi d'imposer la manière forte, les ordres, les sanctions et les menaces aux employés, refonder un lien d'emploi basé sur la communication et la confiance réciproque semble être au-dessus de ses moyens. C'est en dehors de sa nature. Quand la direction de cette entreprise se rendra compte de l'importance du lien de confiance entre elle et ses employés, pour la bonne marche de cette entreprise, il sera malheureusement trop tard.

     

    Sur une note moins plate...

     

    Hier soir, je me suis amusé à retrouver des vidéo-clips loufoques, sur le site de Youtube. Grâce à des fans de la célèbre émission Dollaraclip, diffusé à Musique Plus et animé par Louis-José Houde, nous avons droit à la survie de perles de la musique en vidéo. Mon clip préféré est sans conteste Girls, Boys de Pierre Nadeau, le grand classique de cette émission.

    http://www.youtube.com/watch?v=LlhX-yFHqJg

     

    Ce clip a été tourné à Old Orchard, dans le Maine, avec des moyens visiblement restreints. Pierre Nadeau a eu quand même l'ambition de faire un clip d'une chanson d'été, avec les images de soleil, de plage, de filles en bikini, etc. Malheureusement pour lui, il a fallu qu'il se place au centre de la majorité des images, dans un contexte ayant très mal vieilli. Pas étonnant que désormais, on se refile pour rire le lien URL de cette perle de Musique Plus,  en pointant du doigt ce chanteur à la moustache...

     

    Quand on fait une recherche Google avec le nom de Pierre Nadeau, on peut observer que ce clip a servi à plusieurs textes sur cette époque un peu oubliée.

     

                                                


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