• La fermeture du Parisien.

    Cette grise journée hivernale a été parfaite pour une autre mauvaise nouvelle. Le cinéma Parisien, située à l'ouest de la rue Sainte-Catherine, au centre-ville de Montréal, a été vendu et fermé aujourd'hui même. C'était le lieu du Festival des Films du Monde (FFM). Malgré son côté un peu vétuste et défraîchi, on ne peut avoir que de bons souvenirs des films présentés sur ses écrans. Dans les autres périodes, le cinéma présentait des films en fin de carrière, au prix modique de 4$. Sa fermeture souligne la fin de la présentation de films en français dans ce secteur.

                              

    Plusieurs salles de la sorte ont disparues du paysage montréalais. Les nombreuses salles de cinéma de quartier, dont le cinéma Beaubien semble être le seul survivant de cette époque, ont laissé leur place pour être transformé en marchés au puce, églises ou pour d'autres fonctions. Les autres salles de dimension intermédiaire ont toutes été fermées, comme le Berri, l'Égyptien, celui à la station McGill, etc. Les cinémas-maisons et le cocooning semblent avoir eu le dessus sur la présentation des films en salle, les compagnies de diffusion se sont donc dirigé vers la construction de complexes récréatifs, comme le Paramount ou le Starcité. Ces complexe aux salles dites « performantes », très rentables, avec l'exploitation de toute l'espace possible, notamment par les chaîne de resto-comptoirs, ont poussé autant en banlieue qu'en ville. À mon humble avis, ils ont tous la caractéristiques d'être laids, froids et impersonnels.

    Nul doute que je vais m'ennuyer du Parisien, surtout quand on est un peu restreint dans son budget, comme moi. Je suis allé voir « Babel », le dernier soir où il était à l'affiche. Je prévoyait aller voir « Congorama » la semaine prochaine, ou une autre semaine. La fermeture du cinéma m'aura devancé. Heureusement que ma bibliothèque de quartier loue des films en DVD gratuitement. J'ai en main la série télévisée du « Comte de Monte Cristo ». Ça va être dans mon programme de la semaine prochaine.

    Ce soir, on a une soirée « Vendredi 13 » chez un collègue, un amateur de films d'horreur. Même enrhumé, je devrais avoir d'autres frissons...

     

    Encore des arguments pour le scrutin proportionnel

    J'ai reçu le texte suivant de la part de Paul Cliche, un des militants les plus connus pour l'établissement du scrutin proportionnel. Je l'ai trouvé très intéressant, au point de l'ajouter à mon blogue. Il ajoute des arguments nécessaires, pour contrer ceux qui veulent maintenir le mode de scrutin actuel, en remaniant la carte électorale.

    Bonne lecture!


    Une réforme de la carte électorale
    n'éliminerait pas les distorsions
    découlant du scrutin majoritaire

    Les résultats des récentes élections n'étaient pas aussitôt connus que le débat sur la réforme du mode de scrutin, qui n'a de cesse au Québec depuis quarante ans, a repris de plus belle. Les tenants du scrutin proportionnel soutiennent qu'il est le seul moyen de mettre fin aux distorsions entre la proportion de votes obtenus par les différents partis et celle des sièges parlementaires que leur attribue (ou dont les prive) le scrutin majoritaire. Ainsi, la volonté populaire exprimée dans l'urne n'est pas respectée, les partis ne sont pas représentés avec équité, une majorité de votes ne comptent pas et des courants importants de pensée ne sont pas représentés à l'Assemblée nationale. On sait en effet que ce dernier accorde une prime, parfois aberrante, au parti vainqueur afin d'assurer la formation de gouvernements majoritaires.

    Par contre, certains intervenants, dont des chroniqueurs politiques, croient que les distorsions de représentation proviennent plutôt de notre carte électorale inégalitaire où les conscriptions rurales comptent beaucoup moins d'électeurs que les circonscriptions urbaines et de banlieue. Ils soulignent avec raison le  fait qu'à  cause de la carte électorale actuelle le vote d'électeurs ruraux a deux fois plus de poids que ceux d'électeurs urbains et surtout d'électeurs habitant dans des banlieues champignons.

    Le remède à ce genre d'inégalité réside dans la mise au jour à intervalles plus rapprochés de cette carte afin qu'elle reflète mieux la vitesse de l'évolution démographique. Il faudrait surtout respecter des critères plus égalitaires. Ainsi, lors de la confection de la carte provinciale actuelle, qui en 2002 a remplacé celle de 1994, la  Commission de la représentation électorale a permis de nombreuses dérogations à la norme actuelle établissant un écart maximum de 25%, en plus ou en moins, du nombre moyen d'électeurs par circonscription. De telle façon qu'en 2007, alors que la moyenne d'électeurs par circonscription s'établit à 44 834, cinq circonscriptions dépassent la limite supérieure de 56 043 et sept sont sous la barre inférieure de 33 626. De plus, une trentaine de circonscriptions s'approchent de ces limites. On peut donc prévoir que la situation sera encore bien pire lors des prochaines élections si l'Assemblée nationale n'agit pas rapidement.


    Une illusion qui persiste

    D'autre part, les distorsions de représentation causées par le scrutin majoritaire sont d'une autre nature. Elles proviennent surtout de la mécanique de ce mode de scrutin qui permet l'élection de candidats à la majorité relative et non absolue (50%+1) ainsi que du découpage de l'ensemble du territoire en petites unités locales (circonscriptions).

    Ainsi, l'histoire démontre que même avec une carte électorale fraîchement redécoupée afin d'assurer l'égalité du vote des électeurs, les iniquités de représentation peuvent s'avérer aberrantes à cause des effets du scrutin majoritaire. Ainsi, en 1972, le gouvernement Bourassa,  venant de refuser l'instauration d'un scrutin proportionnel, a cru régler le problème des distorsions en redessinant la carte électorale selon des critères fortement égalitaires. Mais les élections survenues quelques mois plus tard, en 1973, ont été celles qui ont produit les effets les plus aberrants de l'histoire du Québec. Le Parti libéral a alors obtenu 92,7% des sièges (102) avec 54,7% des votes, soit une prime de 38%. Le Parti québécois. lui, n'a obtenu que 6 sièges (5,5%) avec 30,2% des suffrages.

    Une simple réforme du découpage électoral, même si elle hautement désirable, ne suffirait donc pas à régler les problèmes découlant du scrutin majoritaire. Cette conclusion est endossée par le politicologue Louis Massicotte qui, dans son étude sur la révision du mode de scrutin au Québec, a démontré, grâce à des simulations, qu'une carte électorale fortement égalitaire n'aurait pas empêché l'anomalie qui s‘est produite en 1998 alors que le PQ a conservé le pouvoir même s'il a obtenu moins de votes que le Parti libéral renversant ainsi la volonté populaire. Il est surprenant que des chroniqueurs politiques chevronnés persistent encore aujourd'hui dans cette illusion.

    Paul Cliche, politologue


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