• Une très belle journée. Pourquoi? C'est aujourd'hui que je vais voir enfin Arch Enemy sur scène, au Medley. Le plus beau, c'est que je ne vais pas payer un sous, comme d'habitude...à l'heure que j'écris ces mots, j'attends que sonne cinq heure, pour être libéré du boulot et me diriger aux Foufs, prendre un rafraîchissement et attendre l'heure du show.

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    Ah oui, bien sûr, rien ne m'a fait plus plaisir que la bonne troisième place de Québec solidaire, dans l'élection partielle tenue dans le comté de Hull. Idem pour le score réalisé dans Bourget, même dans Pointe-aux-Trembles, dans ce contexte, on a attend une partie de nos objectifs.

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    Hull :

    Gaudreault, Maryse (P.L.Q./Q.L.P.) 7 431 voix 45,24 %
    Aubé, Gilles (P.Q.) 5 576 voix 33,95 % 
    Clennett, Bill (Q.S.) 1 597 voix 9,72 % 
    Gibb, Brian (P.V.Q./G.P.Q.) 1 182 voix 7,20 % 
    Ruel, Jean-Philip (A.D.Q./É.M.D.) 530 voix 3,23 % 

    Villemaire, Jean-Roch (P.I.) 110 voix 0,67 %

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    Bourget :

    Kotto, Maka (P.Q.) 6 604 voix 40,54 %

    Thériault, Lyn (P.L.Q./Q.L.P.) 5 220 voix 32,04 % 
    McKay, Scott (P.V.Q./G.P.Q.) 1 835 voix 11,26 % 
    Mondor, Denis (A.D.Q./É.M.D.) 1 538 voix 9,44 % 
    Legault, Gaétan (Q.S.) 719 voix 4,41 % 

    Gervais, Richard (P.I.) 375 voix 2,30 %

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    Pointe-aux-Trembles :

    Léger, Nicole (P.Q.) 7 657 voix 55,92 %

    Dumais, Mélissa (P.L.Q./Q.L.P.)  2 977 voix 21,74 % 
    Bellemare, Diane (A.D.Q./É.M.D.) 1 903 voix 13,90 % 
    Daxhelet, Xavier (P.V.Q./G.P.Q.) 659 voix 4,81 % 
    Pigeon, Marie Josèphe (Q.S.) 220 voix 1,61 % 
    Provost, Colette (P.I.) 156 voix 1,14 % 
    Briand, Gérald (IND) 90 voix 0,66 % 

    Millette, Régent (IND) 31 voix 0,23 %

    (ce M. Millette est un acharné : ça fait des années qu'il se présente à toutes les élections et le mieux qu'il peut faire, c'est battre le record du plus faible nombre de voix récoltées...)

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    On a beau dire que cela ne veut rien dire, ce sont des résultats d'élections partielles, que ces comtés sont acquis de longue date au PQ et au PLQ, que le pourcentage de gens qui ont fait l'effort de voter est minime, les faits sont convaincants : l'ADQ s'en va sur le diable, à mon grand plaisir. Ce matin, j'ai écouté Simon-Pierre Diamond, envoyé à l'abattoir par son chef pour expliquer cette déroute à Radio-Canada. C'était pathétique.

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    http://www.radio-canada.ca/audio-video/pop.shtml#urlMedia=http://www.radio-canada.ca/Medianet/2008/RDI2/RDIEnDirectMatin200805130800_2.asx&epr=true

    <o:p> </o:p>

    Il fallait le faire, prétendre que les électeurs ne s'étant pas présentés aux bureaux de scrutin étaient majoritairement des Adéquistes!

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    Mario Dumont et son état-major (s'il y en a un, à part lui et sa femme...) peuvent toujours remanier le cabinet fantôme, rien n'y fait. Ce parti est celui de la tribune téléphonique, du clip, de la phrase-choc et de l'idéologie néolibérale déguisé en « changement » et en « politique pour les familles de la classe moyenne ». C'est surtout le véhicule des préjugés, du repli sur soi et des solutions-miracles. La recette a pu marcher l'an dernier grâce à une série de conjonctures favorables, mais nous en sommes plus là. L'ADQ devait fournir la marchandise, montrer qu'il était un gouvernement en devenir, il a surtout démontré son incapacité de proposer quelque chose de concret et de pragmatique, quand ce n'est pas sa propension à faire de la petite politique. Déclencher une élection générale, sur le thème de l'abolition des commissions scolaires, ça n'a pas passé cet automne. Ses loufoqueries et son incapacité de dégager une vision claire sur des enjeux sociaux n'a pas aidé la cause de l'Opposition officielle, qui a si mal parue qu'elle a aidé le gouvernement le plus impopulaire à revenir dans les bonnes grâces des électeurs.

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    Je suis revenu souvent contre l'ADQ dans ce blogue, c'est un peu pour ces raisons. Je crois tellement en la chose politique que sa présence comme Opposition officielle, alors qu'il existe d'autres alternatives viables mais qui n'ont pas l'opportunité d'être représentées à l'Assemblée nationale, m'apparaît comme une anomalie gênante pour notre démocratie. Sa marginalisation est un juste retour des choses, pour ce que je considère comme de l'anti-politique, symbolisé par les députés de l'ADQ et leur incompréhension manifeste de leur rôle.

    <o:p> </o:p>

    Il reste maintenant à voir ce qu'il va advenir de ce parti, après cette cuisante démonstration de la méfiance qu'il suscite désormais chez une très grande majorité d'électeur.

     


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  • Toute la semaine, j'ai suivi avec intérêt le fil des événements entourant cette terrible crise humanitaire au Myanmar, l'ex-Birmanie. Ce pays, l'un des plus inaccessible sur la planète, a subi de plein fouet un cyclone de forte puissance, entraînant dans son sillage plusieurs dizaines de milliers de morts (certains médias évoquent les chiffres en centaine de milliers de morts). La crise s'est aggravée lorsque d'emblée, le régime militaire en place a minimisé l'état de la situation, a imposé un black-out médiatique sur sa propre population et pire encore, a refusé l'entrée aux équipes d'aide internationale et profite de la situation pour s'enrichir. Rarement une catastrophe humanitaire a autant servi les intérêts des dirigeants d'un pays, au détriment de sa propre population. Le symbole de cette situation grotesque est le maintien de la campagne menée tambour battant du référendum par la junte militaire, sur un projet de constitution leur donnant un pouvoir quasi-absolu.

    L'inquiétude que peut susciter cette catastrophe est qu'elle survient au moment de la crise alimentaire. Le Myanmar, bien qu'il n'est pas dépendant des échanges commerciaux extérieur comme les pays soumis aux programmes du FMI et de la Banque mondiale, les obligeant à produire de façon spécialisée pour l'exportation, ne produit pas nécessairement pour ses propres besoins. Ses immenses terres sont en majorités vouées à la production de l'opium, ses besoins alimentaires sont donc comblées par l'importation. En effet, la junte au pouvoir est une « narcocratie », si je peut me permettre ce néologisme. Dans le contexte de la situation criantes des centaines de milliers de survivants, c'est une aggravation de la crise mondiale que nous devons envisager. Il était déjà difficile d'endiguer les problèmes criants des quelques pays sujets à cette crises alimentaires. Avec le million et demi de personnes soumis à la famine et aux maladies causées par la présence de cadavres se décomposant un peu partout, l'issue des événements risque fort d'être inédite dans l'histoire. Du moins, il faudra remonter aux pires catastrophes que l'humanité a subi.

    Demain, c'est jour d'élection...

    ...dans les comtés de Bouget, Pointe-aux-Trembles et Hull. Pour mes lecteurs de ces comtés, je vous invite à vous prononcer, le droit de vote n'est pas un droit vain, pensez à toutes les populations qui en sont privées.

    Surtout, j'aimerais voir un message clair : un vote de non-confiance envers l'Union nationale créditiste (ADQ). Particulièrement envers la candidate de l'ADQ dans Pointe-aux-Trembles, madame Diane Bellemare. Du temps où elle était la principale économiste du Conseil du Patronat du Québec, elle en proclamait des belles solutions. Les bons à l'éducation, cette forme hypocrite de créer un apartheid sociale dans le cheminement scolaire entre les classes sociales, c'est elle. La révision complète du code du travail pour « assouplir le milieu du travail » (i.e. favoriser le patronat), c'est encore elle. Le taux unique d'imposition, qui défavoriserait les travailleurs les moins nantis et amènerait inévitablement l'apparition de la tarification des services sociaux (quand on ne parle pas de leur disparition ou de leur privatisation), encore une de ses idées inspirées du néo-libéralisme. Voir cette personne représenter une partie des Montréalais, non merci! Il y a déjà trop de cette engeance néo-libérale qui siège à l'Assemblée nationale.

    Sur l'autre candidat de l'ADQ dans Bourget, Denis Mondor, je ne vais que souligner ce lien assez peu subtile entre le fait français et l'immigration sur ses pancartes électorales. La clip électorale de son chef, dans sa splendeur. Quand on sait que la majorité des immigrants reçus l'an dernier maîtrise déjà le français, c'est un bel exemple du mépris de ce parti envers la réalité montréalaise.



    Mon souhait le plus cher : que les candidats de Québec solidaire fassent un meilleur résultat que ceux de l'ADQ. Alors là, je ne porterai plus à terre!

    Joyeuse Fête des Mère!

    À toutes les mères qui me lisent, je vous souhaite une excellente journée, d'autant plus que nous avons un magnifique soleil du mois de mai aujourd'hui.

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  • Vous connaissez déjà mon appréciation pour le moins mitigée de l'ancien numéro 2 de l'Institut de la Vérité Économique révélée (IEDM), le très subtil Maxime Bernier. Le ministre des Affaires étrangères, le chef de la diplomatie canadienne, celui-là même qu'il a fait honte à son chef à plusieurs reprises, notamment pour son histoire de distribution de Jos Louis aux soldats à Kandahar. Je reviens souvent sur son cas, du seul fait que ce type est probablement le ministre le plus incompétent qu'il m'a été permis de voir sur la scène politique. Du temps où il sévissait à l'IEDM, je lisais déjà ses interventions d'allumé du libre-marché, avec ses prétentions incroyables à l'intelligence, quand il détermine que la hausse du prix du pétrole est tributaire de l'activisme des écologistes et de la gauche en général. Non seulement je le trouvais malhonnête, mais je le considérais comme un crétin. Tant qu'à induire les gens en erreur, aussi bien prendre des arguments plus brillants que ceux-là. Et la spéculation, M. Bernier, qu'est-ce que vous en faites?

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    Avec cette dernière révélation, s'il ne démissionne pas, c'est qu'il n'a rien compris. Je vous renvoi aux textes d'André Noël et André Cédilot, de même que le commentaire de Vincent Marissal, sur la relation de Bernier avec une dame dont les anciennes relations sentent le souffre. L'ex-femme d'un bras droit d'un shylock relié aux Hell's Angels puis d'un membre en règle d'un club de motard affilié à ces mêmes Hell's, madame Julie Couillard a tout un passé derrière elle. Le fait qu'elle ait changé de vie, même sans avoir été accusée d'un crime, n'empêche pas que l'on se pose de sérieuses questions sur la discrétion du ministre, sur la vie de son ex-amie de cœur, dont les relations ont été maintenues, selon toute vraisemblance.

     

       

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    « Qui n'a pas péché lance la première pierre »... ouais, mais là, avec ce ministre et la somme de ses bévues, on peut toujours à nouveau réclamer sa démission. Ça s'impose!


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  • J'ai été un peu négligent la dernière semaine, dans la rédaction de ce blogue. Il faut dire que j'ai été un privilégié occupé : j'ai vu quatre spectacles en sept jours et j'ai payé pour un seul! Ah, les avantages de travailler dans le monde su spectacle. Comme si ce n'étais pas suffisant, j'ai marché pour le maintien du système des soins de santé publics samedi dernier, en compagnie de ma gang du PCQ et de Québec solidaire, tout en étant en pensées avec ceux du SEPB-Québec, mon syndicat de mes années de libraire. Dimanche dernier, je suis allé voir le défilé de mode des finissants et finissantes du Collège Lasalle, au Centre des Congrès, accompagné de mes amis avec lesquels je suis allé voir Apocalyptica, jeudi passé. Comme vous pouvez le constater, ma vie a été assez remplie, en plus de mon travail. Il a fallu que je déclare forfait, pour la rencontre du comité de coordination de Québec solidaire dans mon comté. Et jusqu'à ce samedi fatidique, pendant que je me faisais aller la tête de haut en bas sur les rythmes de Meshuggah et Ministry au Métropolis, le Canadien de Montréal se faisait bêtement éliminer par les Flyers. À ce sujet, on m'a envoyé cette image révélatrice sur mon état d'esprit, suite à cette défaite amère...

     

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    Je reviendrais un peu plus tard sur ces derniers événements, le temps de me trouver du temps libre, afin de vous décrire un peu ce que j'ai vu. Il y a de quoi raconter pendant des heures et des heures...


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  • Un peu d'histoire : voici un court texte, que je suis allé pêcher sur le site de Radio-Canada, pour vous rappeler ce que signifie la journée de la Fête des Travailleurs.

    <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>Les traditionnelles manifestations ouvrières du 1er mai tirent leurs origines de la fin du 19e siècle, alors que les États-Unis et l'Europe sont le théâtre de plusieurs grands conflits entre le mouvement syndical qui tente de « s'internationaliser » et les représentants du capitalisme que sont les dirigeants d'entreprises privées.
    <o:p> </o:p>C'est un 1er mai, en 1886, que des centaines de milliers de travailleurs américains obtiennent, au terme de deux ans de lutte, la limitation de la journée de travail à seulement huit heures. Le 1er mai est choisi essentiellement pour des raisons pratiques, cette journée marquant pour une majorité d'entreprises américaines le début de leur année comptable.
    <o:p> </o:p>Cependant, c'est aussi le 1er mai 1886 que choisissent, pour entrer en grève, des centaines de milliers d'autres travailleurs américains qui n'ont pu faire fléchir leurs patrons sur la question de la journée de huit heures. Cette grève générale entraînera dans son sillage de violentes manifestations et des répressions policières sanglantes qui dureront plusieurs mois et qui feront plusieurs morts dans les rangs des grévistes et des policiers.
    <o:p> </o:p>En 1889, en France cette fois, l'Internationale socialiste s'inspire des tragiques événements américains pour décréter que tous les 1er mai seront dorénavant utilisés pour revendiquer le droit à la journée de travail de huit heures.
    <o:p> </o:p>Une manifestation qui tourne au vinaigre dans le Nord de la France, deux ans plus tard, le 1er mai 1891, et lors de laquelle des manifestants sont abattus par la police, ancre davantage cette date comme le symbole de la lutte ouvrière.
    <o:p> </o:p>Et la journée s'internationalise définitivement le 1er mai 1920, alors que la Russie communiste décide d'en faire une journée fériée, une initiative qui sera suivie par plusieurs autres pays.
    <o:p> </o:p>En Amérique du Nord, les organisations syndicales, à l'exception notable de celles du Québec, à partir de 1970, n'ont pas suivi le mouvement, préférant au 1er mai une Fête du travail célébrée en septembre.
    <o:p> </o:p>

    Et sur le même thème, j'ai trouvé cet excellent texte du professeur Jacques Rouillard, de l'université de Montréal, sur l'importance de se rappeler ce que signifie le 1er Mai, dans un pareil contexte désastreux pour les travailleurs, devant la financiarisation mondiale de l'économie.

    <o:p> </o:p>On pourrait se demander s'il est encore de mise pour les centrales syndicales de célébrer, le 1er mai, une fête consacrée aux travailleurs. Elle rappelle la lutte des salariés nord-américains en 1886, en faveur de la journée normale de travail de huit heures, et les événements sanglants qui ont eu lieu à Chicago à cette occasion.
    <o:p> </o:p>La célébration de cette journée par un défilé dans les rues s'est répandue en Europe à la fin du XIXe siècle et elle est devenue de nos jours une fête internationale commémorée partout dans le monde. Les organisations syndicales en Amérique du Nord n'ont pas suivi ce mouvement sauf au Québec, où les centrales syndicales se sont jointes à la tendance internationale depuis 1970.
    <o:p> </o:p>Manifestation de solidarité
    <o:p> </o:p>À l'origine et pendant longtemps, cette manifestation des travailleurs salariés visait à montrer de manière symbolique, par un défilé sur la place publique, la solidarité des ouvriers salariés et leur identité comme classe sociale. Comme l'autre fête du Travail célébrée le premier lundi de septembre et propre aux travailleurs nord-américains (marquée par un défilé à Montréal de 1886 à 1952), elle est le reflet de la montée de la classe ouvrière dans les sociétés industrielles. Mais cette volonté d'affirmation a-t-elle encore sa place de nos jours?
    <o:p> </o:p>En effet, la notion de classe ouvrière est disparue du vocabulaire et de l'analyse de la société contemporaine. Elle a été largement remplacée par la notion de classe moyenne, qui s'étend bien au-delà des travailleurs salariés. Cette dernière appellation, basée uniquement sur l'échelle de revenus, présente un contour très vague, ce qui permet aux analystes, aux partis politiques et aux groupes d'intérêts de définir à leur façon et de manière bien contradictoire les intérêts et les aspirations de cette classe moyenne. Au cours des dernières années, elle signifierait pour plusieurs des réductions d'impôt et un repli de l'interventionnisme étatique.
    <o:p> </o:p>Salariés en expansion
    <o:p> </o:p>Mais la classe des travailleurs salariés est-elle vraiment disparue? Les statistiques sur la population active (qui participe au marché du travail) montrent qu'au contraire, les travailleurs salariés sont une catégorie sociale en voie d'expansion. Les personnes qui échangent leur force de travail pour un salaire forment de nos jours pas moins de 90 % de la population active, contre 71 % en 1961. Bien sûr, la structure occupationnelle de ces salariés a changé, la proportion des cols bleus ayant diminué et celle des cols blancs augmenté. Mais cela n'empêche pas qu'une proportion de plus en plus importante de personnes touche une rémunération pour leur travail.
    <o:p> </o:p>La théorie économique néoclassique voudrait que la croissance de la richesse dans une société permette «d'améliorer le niveau de vie, de réduire la pauvreté et d'enrichir la classe moyenne», comme le défend le dernier rapport du groupe de travail sur l'investissement des entreprises présidé par Pierre Fortin et remis dernièrement au gouvernement du Québec. Le rapport plaide pour une hausse de la productivité des entreprises, source de croissance de la richesse collective, en favorisant l'investissement.
    <o:p> </o:p>Pour ce faire, il recommande, entre autres, de réduire les impôts des entreprises et de taxer davantage la consommation, afin de «rendre le Québec encore plus concurrentiel et ouvert sur le monde». Cette stratégie permettrait finalement «d'augmenter le confort matériel de la classe moyenne», de diminuer la pauvreté et d'assurer le financement des services publics.
    <o:p> </o:p>Pouvoir d'achat
    <o:p> </o:p>Cette approche est suivie par nos gouvernements depuis le milieu des années 1980. Elle repose sur le postulat qu'il faut respecter les forces du marché et créer un environnement favorable à l'offre de biens plutôt que de stimuler la consommation. Il en résulterait un enrichissement collectif bénéfique pour tout le monde.
    <o:p> </o:p>Mais ce n'est pas ce que montre l'expérience des 25 dernières années. Les travailleurs salariés, qui forment la majeure partie de la population active, n'ont pas vu leur pouvoir d'achat augmenter pendant cette période. En effet, le salaire réel hebdomadaire ou horaire moyen dans l'ensemble des industries a même légèrement diminué depuis 1983 au Québec comme dans l'ensemble du Canada.
    <o:p> </o:p>Même les travailleurs salariés de la grande entreprise régis par des conventions collectives n'ont pas vu leur rémunération augmenter au-delà de la hausse des prix pendant cette période. C'est unique dans l'histoire du Québec et du Canada que les salariés ne puissent bénéficier d'une hausse de leur rémunération réelle. En effet, depuis que Statistique Canada relève des données sur les salaires et les prix (depuis 1900), l'inflation a été très rarement supérieure à l'augmentation moyenne des salaires horaires et hebdomadaires jusqu'à la fin des années 1970.
    <o:p> </o:p>Gel salarial
    <o:p> </o:p>Le gel salarial depuis le début des années 1980 s'accompagne également d'une semaine de travail qui n'a guère bougé depuis les années 1960. Elle a perdu un maigre deux heures (de 40 à 38,3 heures) pour les employés à plein temps (emploi principal) sur près de 40 ans. Encore une fois, c'est un raccourcissement du temps de travail beaucoup moins marqué que pour les décennies antérieures où, par exemple, la semaine moyenne de travail est passée en général de 48 à 40 heures dans les deux décennies d'après-guerre.
    <o:p> </o:p>En ce qui concerne les avantages sociaux qu'on peut mesurer dans les conventions collectives, il y a un statu quo depuis le début des années 1980. Depuis cette période fleurit également plus que jamais le travail précaire (temps partiel, intérimaire, autonome), qui est passé de 16,7 % de la main-d'oeuvre en 1976 à 31,3 % en 2001. Pas étonnant que les Québécois ne puissent plus épargner, que l'endettement des ménages atteigne des sommets et qu'il faille deux revenus par famille pour avoir un niveau de vie convenable.
    <o:p> </o:p>Niveau de vie
    <o:p> </o:p>Ces constatations sont d'autant plus singulières que la croissance économique a été au rendez-vous au Québec comme au Canada au cours des dernières années. Le produit intérieur brut mesuré en dollars constants s'est accru de 2,3 % par année au Québec de 1981 à 2006, et la productivité du travail a augmenté de 1,2 % par année pendant la même période. La richesse se crée, mais les travailleurs salariés, qui forment 90 % de la population active, n'améliorent pas leur niveau de vie. C'est unique depuis plus de 100 ans de vie en société industrielle au Québec et au Canada.
    <o:p> </o:p>Une stratégie de croissance économique qui ne privilégie que le fonctionnement des lois du marché (déréglementation, libre-échange, recul de l'interventionnisme étatique) sans se soucier d'en mesurer les effets sociaux se traduit par une concentration des richesses au sommet de la pyramide et fait de la majeure partie de la population des laissés-pour-compte.
    <o:p> </o:p>Il est certainement souhaitable d'établir une économie forte et de s'enrichir collectivement afin de pourvoir, comme le veut le rapport Fortin, «diminuer la pauvreté, se procurer un plus grand confort matériel, s'accorder plus de temps libre, augmenter la quantité et la qualité des services publics».
    <o:p> </o:p>Le sort des travailleurs
    <o:p> </o:p>Mais le chemin suivi depuis plus de 25 ans ne s'oriente pas dans cette direction. C'est le contraire qui prévaut. Et constamment, on entend répéter qu'il faut créer de la richesse afin de pouvoir la redistribuer. Elle se crée, mais la redistribution est toujours reportée à plus tard. A-t-on oublié que l'objectif de la croissance industrielle est d'améliorer le sort des humains et non de l'avilir?
    <o:p> </o:p>

    La célébration du 1er mai a encore toute sa signification pour montrer que les travailleurs salariés sont toujours une force sociale et que le discours néolibéral ne permet pas une distribution équitable de la richesse. Son application depuis 25 ans engendre une dégradation de la condition des salariés et une inégalité croissante du revenu des familles.

     



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