• Un rappel d'une autre époque...

                                             

    Je ne sais pas comment l'exprimer, aujourd'hui a été une journée assez difficile. Je doit admettre que je suis en train... non, je revis les prémisses d'une période sombre de mon existence. Je doit serrer les dents comme je ne l'avais rarement fait ces derniers temps. Bref, je le crains, je revis ma dépression. Écrire le mot me fait mal, pourtant c'est ce que je ressent. Je ne savait pas si ça pourrais être autre chose, le blues d'une hiver peu lumineux et trop froid, une lassitude envers mon travail, un dégoût prononcé sur ce qu'il se passe au Québec, en cette période électorale... il me faut me rendre à l'évidence, les voyants lumineux sont rouges.

    Je ne sais pas si plusieurs d'entre vous ont vécu la même chose, mais peut-être en vous en avez une idée ce dont il est question. Ce que je ressent, c'est un grand sentiment d'échec, à plusieurs niveaux. Les pensées sombres, noires comme vous ne souhaiteriez pas ressentir, surtout lorsque vous devez démontrer le meilleur de vous même, à vos collègues et vos amis. Pour donner une petite idée, sans le vouloir, vous êtes à composer une lettre de suicide, pendant que vous discutez avec un client sur les modalités d'une commande spéciale... je n'ose pas écrire davantage, la mâchoire me fait mal, à force de se crisper...

    J'écris cela en craignant le côté exhibitionniste de l'activité du blogue, mais je ne pouvais plus dissimuler plus longtemps à moi-même et à mes proches ce que je suis en train de revivre. D'autant plus que je ne souhaite pas revenir à la période de la médication, intensive. De l'effexor, à coup de 300mg par jour. Plus de deux ans à prendre des maudites pilules, prendre un surplus de poids de 25 livres, perdre sa libido, sa concentration, ses émotions, sa mémoire... je ne souhaite pas à personne de vivre ça, c'est un trop long chemin vers une guérison qui, je le crains, s'avère fragile. Pour vous donner une idée, on m'a déjà dit la chose suivante, quelques mois après ma rémission: "Tu sais que dans ce temps-là, on t'a trouvé bizarre, des fois?".

    Je dévoile beaucoup, ce soir... la pensée qui me reviens en écrivant ceci, c'est que je me montre vulnérable et faible, mes adversaires vont se réjouir, c'est aussi bête que cela. Je m'en fout, je sais comment nous sommes tous susceptibles de vivre une période dépressive, ça touche autant les yuppies que les prolétaires. Bien malin celui qui se crois au-dessus de ces problèmes. J'en ai voulu longtemps à ceux qui ont toujours une très forte assurance, les "gagnants", les "dynamiques", les "peoples"... jusqu'à ce que j'apprenne comment ceux-là en jettent de la poudre aux yeux, surtout à eux-mêmes. Dans le genre, ce sont les pires. Comme on se le disait, lors de notre conflit de travail chez Renaud-Bray en 2005, un rare avantage de notre classe d'exploités est de tomber de moins haut, lorsque l'adversité nous frappe. Les arrogants de ce monde vivent aussi mal leurs travers et dissimulent leurs angoisses de ne plus être à la mesure de ce qu'ils apparaissent. Une chanson de Plume Latraverse le rappelle bien:

    Le Feu D'la Rampe
    Ça, c'tait un type qui avait vraiment tout pour être heureux

    Son seul bad trip, c'est qu'y pouvait pas faire mieux

    Plein d'argent pis pleins d'relations

    Qu'est-ce que tu veux  d'mieux...pour être heureux?

    C'était toujours ben bourré d'monde autour de lui

    Toujours pleins d'flashes pour couleurer son ennui

    Les filles, les voyages, les bateaux

    Qui flottent quand l'champagne coule à flots

    Vraiment y avait... tout ce qu'il voulait

    Sa présence suscitait partout l'admiration

    L'ambulance partait à seule mention de son nom

    C'est pour ça qu'moé, j'ai rien compris

    Le lundi soir où j'ai appris

    Qu'y s'était mis l'feu d'la rampe

    En plein dans tempe                                    

    Pax !

    Elle est dédiée au petit "faiseux" qui m'espionne pour mon bon patron...

    Et la suite? Je travaille beaucoup, je ne sais pas trop par où commencer. Je me rappelle très bien comment c'était, la première fois, en août 2003. J'avais éclaté en public, je ne vous raconte pas. Puis ça été les attentes pour de l'aide. Celles-ci sont venues, mais je crois que je n'ai pas appliqué tout le programme, pour m'être rapproché aussi dangereusement et rapidement de cette impasse. Cette fois, je vais essayer de m'en tirer par moi-même, selon ce qu'on m'avait suggéré en thérapie. Rompre avec mes habitudes, avec les habitudes de pensée, les "schémas" qui nous emprisonnent dans une carapace qui devient lourde et inefficace. Je ne peut me permettre de revivre ce que j'ai vécu entre 2003 et 2005, des années perdues à jamais, sans être capable de continuer mes études.

    Voilà, je voulais vous faire part de ce qui me touchait plus personnellement. Je sais que mes proches me lisent et l'apprennent ainsi, il faut dire que c'est la première fois ce soir que j'affronte directement le retour de mes malaises intimes. Aussi bien que ça se fasse dans un minimum de formalité, c'est ce que peut m'offrir mon blogue. Ah oui... le blogue est d'ailleurs très conseillé, dans la démarche de rémission, on me l'avait déjà proposé en 2005.

                                             

                                                   Je vais m'en sortir...


  • Commentaires

    1
    EchoLibre
    Mercredi 28 Février 2007 à 05:32
    Salut à toi l'agité !
    Hé ho ! Bonne idée de briser les schémas... Le blogue, c'est comme un journal intime grand public... Si y'a des choses que t'aime pas écrire au public qui lit ce blogue, je te suggère de démarrer un autre blogue avec un nom complètement pas rapport et de juste écrire sur ce blogue... Au fait... Un changement de lecture ça te dirait ? Pourquoi ne pas essayer des livres sur la pensée positive ou un peu plus spirituel... ? J'en aurais une couple à te suggérer si ça te dit... Du genre tu lis quelques pages avant de te coucher, ça t'insère quelques pensées positives dans la tête pendant que tu dors et on se reveille le lendemain avec un beau gros soleil ! :) (C'est toujours mieux que de s'endormir sur Nirvana Unplug !)
    2
    Mercredi 28 Février 2007 à 18:01
    Oui
    je comprend parfaitement ce sentiement d'échec qui empoisonne une vie. Soyons "libre et vulnérable".
    3
    Jeudi 1er Mars 2007 à 03:45
    Merci beaucoup, camarades!
    ...merci pour vos encouragements. À Écho libre, je suis partant pour quelques suggestions de lecture, toute chose pour me faire du bien à ma tête est le bienvenue, même si ça peut être kitsch, je suis partant pour revenir à la joie de vivre. Subvert!
    4
    EchoLibre
    Jeudi 1er Mars 2007 à 05:35
    Soyons libre et persévérant
    Soyons livre et vulnérable ? Droit au questionnement, droit à l'échec, droit aux changement de cap, mais aucun droit à l'abandon ! Restons fier, libre, mais surtout persévérant ! Si cça ne fonctionne pas, révisons nos stratégies ! Oktobre, si tu as ce "grand sentiment d'échec", il faut que tu te poses les bonnes questions. Là, je vais te faire sourire: tu connais Gordon Mace... Tu dois certainement le connaître... Pourquoi lui ici ? Dans son livre, il défini "problématique" de la façon suivante: "Un problème peut se définir comme un écart constaté entre une situation de départ insatisfaisante et une situation d’arrivée désirable. Un processus de recherche est entrepris afin de combler cet écart" Donc, soyons étapistes: 1. Quel est ma situation actuelle ? 2. Qu'est-ce que je veux vraiment ? 3. Comment vais-je faire pour atteindre cette situation désirée ? :) Lâche pas, une banque de connaissance comme toi, faut garder ça en forme pour que ça vive longtemps ! :)
    5
    Vendredi 2 Mars 2007 à 05:03
    Wow, merci encore!
    Merci beaucoup pour les suggestions. Je vais essayer de trouver cet auteur à la bibliothèque de mon quartier. Aussi, je me suis procuré un petit poster de Bérurier Noir, qui va très bien faire chez moi... À+!
    6
    EchoLibre
    Vendredi 2 Mars 2007 à 05:39
    Suggestions de lecture
    Salut ! J'ai enfin retrouver le livre que j'avais tant apprécié à une certaine époque de ma vie: "L'éveil de votre puissance intérieure" de Anthony Robbins. Oui, c'est américain, oui, c'est vieux, oui c'est dans le trend des gourous du positivisme... Mais des fois, ça fait du bien de se faire dire comment ça fonctionne à l'intérieur de nos têtes ! :) Au fait, ça m'avait pris environ 1 an et demi pour le finir... Quelques pages par soir... Petit train va loin ! :)
    7
    Vérooo
    Mardi 6 Mars 2007 à 01:57
    aye
    Desolee d'apprendre tout ca... Faudrait bien se taper une petite biere bientot! Amities, Vero xxxx p.s encore une fois, desolee pour l'absence d'accents...
    8
    Vérooo
    Mardi 6 Mars 2007 à 01:58
    aye
    Desolee d\'apprendre tout ca... Faudrait bien se taper une petite biere bientot! Amities, Vero xxxx p.s encore une fois, desolee pour l\'absence d\'accents...
    9
    Mardi 6 Mars 2007 à 01:58
    aye
    Desolee d\\\'apprendre tout ca... Faudrait bien se taper une petite biere bientot! Amities, Vero xxxx p.s encore une fois, desolee pour l\\\'absence d\\\'accents...
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