• L’ALENA, le PSP et la démagogie habituelle.

    J'ai assisté, hier après-midi à l'UQÀM, à la conférence de Dorval Brunelle, professeur de sociologie et directeur de l'Observatoire des Amériques, un institut de recherche universitaire voué notamment à l'analyse des différents traités de libre-échange. Ça m'a permis de revoir mes conceptions, déjà assez négatives, envers le concept de libre-échange. Comme prévu, cette notion, si chère aux néo-libéraux, pour qui le commerce se doit d'être au-dessus des principes démocratiques, va demeurer pour moi un aspect des plus repoussants de la mondialisation.  

    Avec la question de départ, « Peut-on rompre avec l'ALENA? » (Accord de libre-échange de l'Amérique du Nord), nous avons pris connaissance de l'inquiétante dérive que nous fait peser cet accord, dans la suite du 11 Septembre. Dans le cadre de l'ALENA, un des objectifs premiers est d'assurer en tout temps l'approvisionnement énergétique des États-Unis. L'Accord oblige le Canada et le Mexique à maintenir  cet approvisionnement, même si ces pays n'arriveraient pas à subvenir à leurs besoins domestiques. Un autre aspect de l'ALENA était qu'il a servi d'abord et avant tout de modèle à ce que devait être l'AMI (accord multilatéral sur les investissement), soit un cadre juridique qui devait être ensuite adopté par les États, afin de placer les intérêts commerciaux au-dessus des législations gouvernementales. Ainsi, c'est pour protéger les intérêts des entreprises américaines que certaines législations ou règles commerciales ont été amendées. La crainte de poursuites onéreuses, facilitée par l'attitude conciliante des gouvernements conservateurs et libéraux, a permis d'importants reculs, notamment la réforme de l'assurance-chômage, devenue « l'assurance-emploi » et le programme peu efficace que l'on connaît. Une des raisons ayant mené à l'édulcoration de ce programme est son ajustement, ou plutôt son nivellement par le bas, avec le semblant de programme existant aux États-Unis. 

    En somme, le programme avoué de l'ALENA a été d'imposer les fameux programmes d'ajustements structurels du Fond monétaire international aux pays signataires, sans l'apport du FMI. Par le biais du libre-échange, on a démantelé bon nombre de programme et amener les États à privilégier les investissements étrangers, au détriment du bien-être de la population. Les gouvernement Mulroney et Chrétien ont mis tout en œuvre pour amener cet accord à sa réalisation, convaincus du bien-fondé de la théorie de l'écoulement, voulant que les conditions optimales de création de richesse amènent celle-ci à un niveau tel, les populations ne pourront s'opposer à une prospérité leur rapportant davantage que sous un État interventionniste. Est-ce cette richesse que nous voyons autour de nous? Peut-être, mais il semblerait qu'elle est très peu partagée, allez savoir pourquoi... 

    Mais nous n'avons pas encore vu le pire. Une suite à l'ALENA, le nouveau Partenariat sur la sécurité et la prospérité, dont la prochaine ronde de négociation est en mars prochain à Ottawa, va mettre en place ce qu'on appelle « l'intégration continentale », ou encore l'implantation d'un ajustement structurel majeur du Canada et du Mexique au niveau de la sécurité. Dans un autre langage plus militant, c'est l'organisation de la sécurité de l'Empire américain. Depuis le 11 septembre, les pressions ont été très fortes pour obliger les deux États voisins des États-Unis pour augmenter leurs dépenses militaires. Depuis, ce sont les systèmes de défense et la sécurité intérieure des deux pays qui sont convoités par les responsables américains, afin de les mettre à leur niveau... et surtout à leur merci. Par ailleurs, n'allez pas croire que la population a voulu un assujettissement de leur sécurité au profit du voisin américain (et néanmoins étranger, devant lequel on n'aurait rien à dire...). C'est par les deux grandes organisations patronales des États-Unis et du Canada, la Business Round Table et le Conseil canadien des chefs d'entreprise qu'ont été menées les actions de lobby menant à ces rondes de négociation. Les très grandes entreprises des deux pays (vous le verrez, à lire les noms constituant le conseil d'administration du CCCE... pas des petits boss de PME, là!) ont comme projet de créer une zone sécuritaire et parfaitement intégrée à leurs besoins, peu importe la conjoncture. On pourrait s'en réjouir, sachant que les grands patrons se soucient tellement de notre bien qu'ils prennent le soin de nous soustraire au processus de décisions. Au cas où vous en doutiez, outre les représentants des gouvernements, des armées et des entreprises, aucun autre acteur sociaux ne participent à ces négociations. 

    Une déclaration de Thomas D'Aquino, l'inévitable président du CCCE, nous illustre très bien sur ce qu'il adviendra de notre dépendance aux intérêts des États-Unis, déjà très importants avec l'ALENA. Il parlait de la souveraineté canadienne comme une « sensiblerie nationaliste » qu'on aurait intérêt à se défaire... on a les conceptions de la démocraties bien différentes, que l'on soit chef d'entreprise ou libraire pas riche. En espérant que ça ne vous trouble pas trop votre sommeil de cette nuit, je laisse ces quelques liens :

    http://www.spp-psp.gc.ca/menu-fr.aspxC'est le lien officiel du gouvernement canadien, sur le partenariat.

    http://www.ceocouncil.ca/fr/view/?document_id=403&type_id=1La version très optimiste de nos grands chefs d'entreprises, devant un partenariat aussi peu légitime envers nos institutions. 

    http://www.canadians.org/francais/index.htmlLe Conseil des Canadiens est un organisme menant la lutte à ce partenariat, vous trouverez davantage d'information que je pouvais en placer moi-même, sur ce blogue. 

    Encore du bruit pour rien

     On a fait tout un plat pour bien peu de chose contre une candidate de Québec Solidaire, Dominique Ritchot. Un adéquiste de Québec a révélé sur son blogue que la militante a soi-disant « approuvé » un attentat contre un représentant de compagnie pétrolière, en lui faisant un procès par association, en utilisant Youtube et en montant l'affaire en flèche. La jeune droite néo-libérale de Québec, en mal de sensation forte, s'est montré fière de son coup. Pourtant, elle a trouvé bien peu de chose, pour faire du tort à Québec Solidaire. Évidemment, notre « ramassis de terroristes » n'a pas embarqué dans l'affaire, malgré le fait rapporté ad nauseam par les medias, en manque de scandale cette fin de semaine. David Gagnon, le petit malin qui s'est fait une gloire en étant cité sur Radio-Canada, va plutôt permettre de se faire remarquer comme un type mélangeant tout et n'importe quoi. Un peu comme ses maîtres à l'IEDM et parmi les jeunes bloguistes nostalgiques de Thatcher et Reagan au Québec. Son site antagoniste.org est représentatif de ce qu'on retrouve chez nos voisins du Sud, dans la partie la plus militante et gueularde du Parti républicain et de son président Doublevé Bush. 

    Je connais un peu Dominique. Il faut connaître son côté caustique et son humour bien à elle. Je peut assurer qu'elle a le cœur à la bonne place et qu'elle est bien engagée dans Québec Solidaire. Aucun nostalgique de la Rote Armee Fraktion ou des Brigades rouges ne se retrouvent dans notre parti, n'en déplaise aux gueulards de Québec. Pour ça, il existe bien d'autres groupes, lesquels par ailleurs nous haïssent amplement en nous traitant de traîtres et de vendus. Nous sommes la « gauche caviar », pour bien des adversaires de la frange gauchisante, peu organisée et dogmatique dont on ne fait pas trop de cas, tant elle est négligeable. Je pense notamment au PCR, le Parti communiste révolutionnaire, rassemblant les maoïstes, jeunes et vieux, toujours fidèles au Petit livre rouge et à la violence armée. Si les enragés de l'ADQ veulent de la sensation forte, ils peuvent toujours les inviter sur leur blogue à se battre dans les ruelles du quartier Vanier. Ça les fera peut-être passer leur envie de casser du gauchiste.

      

                                

                                          Ce n'était pas à Québec qu'on les a vu, ceux-là? Ils gueulaient "Libarté!"


  • Commentaires

    1
    EchoLibre
    Lundi 26 Février 2007 à 04:56
    La photo
    Peux-tu mettre la photo en contexte ? Est-ce vraiment à Québec ?
    2
    Oktobre
    Lundi 26 Février 2007 à 13:21
    Cette photo...
    ...c'est pour rire, je cherchais une photo d'un groupe de "jocks", pour illustrer la mentalité de la droite à Québec. J'ai trouvé celle-là...sur un site anti-fasciste américain. À+!
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