• Aux gars qui sollicitent les prostituées dans mon quartier.

    Cet article s'adresse à un individu en particulier. J'ignore son nom, mais j'ai pris soin de noter sa plaque d'immatriculation : 377 BKG. La voiture est une Honda de couleur noire, une Civic, la berline. Une belle voiture, bien entretenue. L'individu lui-même est une homme d'une trentaine d'année, un barbu. Je ne l'ai pas vu très longtemps. Ah, c'est vous? Vous avez retrouvé votre numéro de plaque ici, en vérifiant si quelqu'un a finalement remarqué votre manège? Je le pensais bien, vous n'étiez pas à votre premier passage dans mon quartier, Hochelaga-Maisonneuve. Vous sembliez nerveux, en passant dans votre voiture au ralenti sur la rue Sainte-Catherine, pour vous faire remarquer par la fille au coin de la rue Saint-Clément. Vous aviez raison de ne pas vous attarder. Il ne fallait pas vous faire voir ainsi, c'est un peu gênant, n'est-ce pas? Solliciter une prostituée dans mon quartier, c'est pourtant assez commun, mais vous voir dans le rôle d'un client, ce n'est pas tellement génial. On pourrait penser toute sorte de chose sur vous, à savoir que vous êtes un pervers, que vous êtes trop moche, pour vous faire une petite amie, vous êtes un perdant de nature, etc. Loin de moi l'idée de vous lancer des quolibets, vous avez déjà à faire avec votre conscience. Surtout si vous trichez votre conjointe.

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    J'évoque votre passage, parce que je trouve ça assez moche. La prostitution, c'est le dernier recours, avec la mendicité. Quand on en est rendu à se vendre sur le coin de la rue, je ne pense pas qu'il s'agissait là d'un objectif de carrière. Pourtant, en tant que client, ça ne semble pas vous déranger outre mesure. Vous n'êtes pas le seul, évidemment. Même que dans certains cas où j'ai été témoin, la fille semblait moindrement enjouée de voir de vos semblables attirés vers elle. Un matin en particulier, la petite maigrichonne, qui faisait le trottoir régulièrement à mon coin de rue l'an dernier, semblait heureuse de voir deux de ses habitués, deux gars travaillant dans la construction, qui sont venu la ramasser dans leur camion. Il m'est arrivé de voir quelques travailleurs venir chercher des filles, l'après-midi, avec le camion de leur compagnie. C'est facile pour eux, mon secteur est constamment parcouru par deux ou trois femmes. Vous le saviez probablement de réputation, avant de faire votre manège. Aviez-vous remarqué la maigreur de la jeune femme que vous avez embarqué, l'autre jour? Je ne pense pas que c'est dû à un problème d'anorexie. Bien sûr, elle avait une meilleure mine que plusieurs autres. Mais je suis d'avis qu'elle a le problème le plus courant, pour en être rendu à vouloir se faire payer pour assouvir vos instincts. Ces derniers vous inhibent de vos remords et vous font oublier les raisons qui l'ont amené là, bien sûr. C'est pour cela que je ne suis pas surpris de voir un type en pleine séance de fellation, au volant de sa voiture stationnée dans une rue perpendiculaire à la rue Sainte-Catherine (Théodore ou Leclaire), par une femme ramassée pas très loin. Incroyable, que ces instincts poussent à une telle absence de pudeur...

     

    Au cas ou vous ne le saviez pas, les prostituées de mon coin ont en commun d'avoir de graves problèmes de drogue, dans la très grande majorité. Je suis certain de mon affirmation. J'habite le coin, je marche beaucoup, d'un commerce à l'autre, j'ai eu amplement l'occasion de les observer et même de leur parler. Je pense à une en particulier, assez grande, avec les cheveux blonds très courts. Celle-là, pour en avoir vu d'autres, c'est la coke. Même quand il pleut, je la voie se dandiner, au coin de Viau et Sainte-Catherine, près des cabines téléphoniques. Les pires, ce sont les deux harpies que j'ai croisé, pas loin de chez moi, un soir que je rentrais à pied. Après les avoir vu, j'ai eu la confirmation de la présence du Crystal Meth à Montréal. Oui, cette dope qui démolie son utilisateur en moins d'un an. Il fallait voir le tableau, les deux hurlaient à la lune, en pleine rue, à une heure du matin. J'ai eu l'occasion de les revoir en plein jour, elles leur manque des dents, ont les cheveux défaits et n'ont plus que la peau sur les os. Si vous les croisez, lors de votre prochain passage dans mon quartier, j'espère qu'elles vous rappellera les risques que vous encourez, en servant un pareil commerce. 

     

    En fait, j'espère ne plus jamais vous revoir. Aussi, souhaitez de ne pas me rencontrer.

                                                


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